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Quelques jours au Japon - 1 - Premières impressions

Écrit par matt

Le propos de ce voyage était d'aller rendre visite au frère de ma compagne à Singapour, et de m'échapper deux jours pour aller à la Kokufu.

Singapour est une drôle de ville-Etat, sans grand caractère. A la pointe de la Malaisie, c'est une création récente (1965), peuplée d'une majorité de Chinois, mais aussi de Malais musulmans, d'Indiens, et de pas mal d'Occidentaux expatriés.

Le PIB est énorme, et tout est extrêmement propre. Que des voitures neuves (Japonaises). Pas un papier ou un mégot par terre (amendes !), un métro où on mangerait par terre, des gratte-ciel des centres commerciaux en veux-tu en voilà, des restaus de toute cuisine à chaque coin de rue, bref, c'est La Californie en Asie. C'est agréable, peu inquiétant, et pas super intéressant.

Et me voilà parti un soir pour Tokyo, vol de 6 heures.

Ma première vision en arrivant à l'aéroport de Narita fut une série de gens avec des masques blancs nous visant avec des thermomètres laser, pour vérifier qu'on n'avait pas la fièvre. Puis la police des frontières, masque et gants blancs, regard et ton impitoyable. Là, on se rend compte  qu'on a affaire à un peuple de tradition impériale, qui n'a que faire des étrangers.

Puis le « RER » local, qui doit me mener à Tokyo. Cette très drôle d'impression, non seulement d'être le seul Français de toute la rame, mais d'être le seul non-Japonais. Les gens évitent absolument mon regard, mais m'observent dès que je détourne le mien. Le gens dorment sur les banquettes, ou jouent avec leur portable. A part le nom des stations en petit, rien n'est écrit en alphabet latin. Je me rends compte que mon téléphone ne fonctionne pas. Je me sens bien fragile et bien seul. Ce n'est pas si désagréable.

Je regarde par la fenêtre, et, même si je vois des maisons, des voitures, des arbres, tout cela a l'air bien étrange. Il y a peu d'herbe. Tout est très sec, très jaune. Beaucoup plus de bambous que d'herbe, sur les collines et les terrains en friche. De grands Chamaecyparis qui sont complètement roux (froid sec).

Puis cela devient plus urbain. Zone pavillonnaires de petites maisons aux toits de tuiles sombres, très belles. Des maisons recouvertes de tôles de plastique ou de métal, sobres, simples et assez belles. De tous petits jardinets, où poussent presque toujours des pins ou des ilex taillés comme des bonsaï. Des arbres de 2 ou 3 m, avec des branches travaillées pour donner l'impression d'arbres sauvages. Je suis très impressionné. Quelques prunus en fleur, aussi, donnent de belles tâches rouges ou blanches.

A mesure qu'on se rapproche de Tokyo, les maisons individuelles cèdent la place à de petits immeubles carrés, de quelques étages. Le toit est une terrasse. Souvent, sur le toit, on voit des plantes. Assez fréquemment des bonsaï. Des pins aux aiguilles un peu jaunes. On me dira plus tard que c'est la pollution.

J'arrive enfin à la station de Ueno, du nom du parc où se trouve le Musée qui accueille la Kokufu, et à côté duquel j'ai réservé un hotel.

Je traverse le parc, qui au premier abord me déçoit. Grand, pavé, avec des arbres pas terribles, pas de temple à portée de vue. Le Musée Métropolitain est un grand bâtiment de brique, qui abrite plusieurs expos.

Je traverse le parc, j'en ressors, et je suis mon plan pour trouver l'hôtel que j'avais réservé. Ce sont des petites maisons ou des petits immeubles, assez gris mais très propres et assez design. Parfois une vieille maison de bois. Je suis surpris par les voitures qui, évidemment, roulent à gauche.

J'arrive enfin à mon hôtel, un « ryokan », c'est-à-dire une auberge traditionnelle. Les gens parlent un peu anglais. Le problème est surtout de comprendre leur accent. Je crois que pour eux, c'est pareil en m'entendant parler.

Il est 9 h. La chambre sera prête à midi. Je laisse ma valise, et décide de me rendre au Green Club en attendant. Ce n'est pas loin, et ce sera l'occasion d'aller saluer Peter Warren qui m'avait dit qu'on se retrouverait là-bas.

Je trouve le Club facilement. Sur le chemin, j'aperçois un très beau temple...