kiki106 a écrit:
Bonjour
je suis toujours surprise de lire que l'azalée aime avoir les racines à l'étroit
pour ma part je leur donne toujours un pot sur-dimensionné (mais bien remplis de kanuma à grosse granulométrie) et je peux vous assurer qu'elles s'en portent très bien, me font de très belles fleurs et feuilles... et ont même le tronc et les branches qui grossissent très bien (contrairement à l'idée que les satsuki mettent des années à avoir un tronc correct)
un avis contraire pour une expérience de plus
C’est vrai, tu as raison Kiki, un partage d’expériences est toujours intéressant, et plus encore quand elles sont différentes, c’est notre richesse.
Voici la mienne, c’est cette expérience qui a défini ma façon de cultiver, mais c’est comme en informatique, il y a toujours plusieurs moyens d’arriver à ce que l’on veut.
Il n’y a pas un meilleur moyen que l’autre, ce n’est ni bon ni mauvais, il faut choisir celui qui nous convient le mieux voila tout.
Personnellement je préfère garder mes azalées pas trop à l'étroit
Je les rempote régulièrement et je préfère donner un peu d'espace au pain racinaire de mes azalées, il m'a semblé qu'elles s'en portaient mieux.
Je pense que si les racines sont au contact du pot elles risquent d'avoir trop chaud en été, car la température des pots est souvent élevée, les quelques centimètres de kanuma font office de tampon thermique.
De plus, leur pain racinaire est tellement compact que quand elles sont à l'étroit dans leur pot, il ne reste vraiment plus de place pour autre chose que des racines.
J’ai fait cette expérience lors d'une canicule.
Parfois, j’arrosais mes azalées 5 à 6 fois par jour, tout s’est bien passé et je n’ai eu aucun signe de faiblesse, mais deux mois après …
Certaines d’entre elles ont commencé à sécher, ça commençait toujours par les branches basses.
J’en ai déduit deux choses, la première c’est qu’il y a eu un manque d’humidité ambiante pendant trop longtemps, la seconde c’est que les racines avaient eux trop chaud.
Pour en avoir le cœur net, j’ai profité de la présence d’Abe et d’Hiroharu Kobayashi en Belgique pour aller leur demander leurs avis.
J’ai eu droit à une véritable consultation ainsi qu’à un interrogatoire en règle sur ce que j’avais fait, le temps, la durée de la période de chaleur, l’endroit oû elles se trouvaient, les produits donnés, la fréquence d’arrosage, la quantité et la température d’eau donnée, … ça a duré plus d’une demi-heure, ils ont regardé celle que j’avais apportée dans ses moindres recoins, racines, nebari, branches, feuillage, feuilles … tout y est passé.
Après une longue discussion entre eux, Abe m’a confirmé que j’avais bien arrosé mes satsuki, mais qu’elles avaient été longtemps en souffrance à cause de la chaleur et du manque d’humidité ambiante, il a ajouté, "Ne fais rien, tu arroses moins puisqu’elles ont perdu beaucoup de feuilles, tu les mets dans un endroit sans soleil, mais lumineux et tu fais en sorte de leur donner un environnement humide.
Elles vont peut-être perdre quelques branches, mais elles vont repartir".
Bien évidemment, j’ai suivi les conseils de ce grand Monsieur et je n’en ai perdu aucune.
L’une d’entre elles a perdu toutes ses feuilles, j’ai cru que je l’avais perdue, car pendant presque deux mois elle n’a émis aucun signe de reprise, mais quand j’ai voulu la jeter, j’ai aperçu, pour ne pas dire deviner, quelques minuscules pointes vert pâle, … elle redémarrait.
Quand on dit que les satsuki sont fragiles …
Cette expérience qui aurait pu avoir de tristes conséquences a été riche en enseignements, depuis, je ne garde plus mes azalées en plein soleil en période de forte chaleur, non pas par crainte du soleil en lui-même, mais pour pouvoir maintenir une humidité ambiante, c’est important.
Je pratique également une technique fortement décriée, en été, je plonge régulièrement mes azalées dans un bac d’eau de pluie tempérée.
Je ne le fais qu’avec des azalées dont le substrat est toujours bien drainant, le tout est dans la façon de les immerger et de les ressortir de l’eau, tout en douceur (comme toujours avec les satsuki).
Sur les photos, on peut voir la consultation, on voit également les branches basses qui sèchent les unes après les autres en remontant vers la cime.