En matière de bonsaïs, la forêt amazonienne ne fournit pas beaucoup d'espèces propices, contrairement aux zones tropicales plus sêches telles celles du Vénézuela.
Encore faut t'il préciser que je connais surtout la forêt primaire de la bordure des plateaux de Guyane, car sur toute la surface de l'Amazonie, les espèces en sont variables, même si cela ne saute pas aux yeux.
Les raisons en sont que le souci principal des 3000 essences d'arbres est de trouver de la lumière au milieu d'un joyeux foutoir où la concurrence est impitoyable. C'est donc pourquoi la plupart des espèces sont munies de très grandes feuilles (souvent un peu comme le marronier), et poussent très vite vers le haut, ce qui limite l'intérêt de leurs écorces.
Par contre il existe plein de systèmes racinaires étranges,dont le plus commun est celui des contreforts, ensuite des racines échasses. Cela pourrait donner de superbes nébaris, si on pouvait les miniaturiser.
Certains arbres présentent quand même des possibilités, notamment certains mimosacés, d'un port plus trapu, des branches noueuses et une belle écorce, tel le Kwata Kaman (Parkia pendula) aux feuilles composées très fines. Certaines de ces espèces, tout juste germées, ont tout de superbes lettrés. après ça se gâte, mais peut-être qu'on peut les contenir sous cette forme plus longtemps, il faudrait essayer.
En fait, les rois des bonsaïs, en Guyane, sont les Calliandras, mimosacés arbustifs d'ornement à petites feuilles et écorce assz belle, donnant de charmantes fleurs en pompons roses. Cette espèce, si elle n'est pas encore présente en France, vaudrait le coup d'être importée pour faire des bonsaïs, entre autres. Cependant, ne pas oublier qu'elle vit là où il pleut 3 m d'eau par ans, même si elle préfère les sols bien drainés, et 30° à l'ombre.
L'autre espèce très intéressante, du genre domestique aussi, est l'acerola, aux petites feuilles vert foncées, vernissées et donnant de magnifiques petits fruits rouges ressemblant à des cerises mais au goût de fraise mélangé d'une pointe de menthe.
Cet arbre court est facile à travailler, mais à voir s'il pourrait être acclimaté en intérieur ici. Encore une fois l'humidité de leur milieu d'origine est loin de se retrouver dans un appartement standart...
Et puis il y a les ficus, presque toutes les sortes, le rétusa en premier, bien connu. Au vénézuela, ils ont une espèce à toutes petites feuilles qu'on ne trouve pas en Guyane, c'est dommage car c'est un régal de Bonsaïka!
Par contre, on peut ramener de Guyane de quoi faire de beaux accessoires de présentation. Je vous en parlerai quand vous aurez réussi à digérer ce post...