Puisqu'on parle de pin blanc...
Effectivement, ce pin ne semble pas en très grande forme, mais personnellement je trouve que la couleur des aiguilles ne me semble pas indiquer que l'arbre est en bout de course. Au vu des photos, je dirais même qu'il me semble être sur la bonne voie.
Je ne crois effectivement pas que l'on puisse comparer les aiguilles de ce pin issu de semis avec les aiguilles d'un miyajima goyo. Les aiguilles de cette variété sont vraiment très caractéristiques, bleues épaisses et bien droites. Certains arbres issus de semis peuvent s'en approcher et d'autres être très différents.
Mais ne repartons pas sur ce sujet sans fin.
Pour être un peu plus constructif et en revenir à l'arbre en lui même, je crois qu'il y a une autre possibilité que le transpotage. C'est une technique très utilisée au Japon sur des arbres dont la terre n'est plus drainante et qui permet d'ameliorer cet état de fait sans transpotage ou rempatage, toujours un peu traumatisants pour l'arbre.
J'ajoute que le transpotage peut rendre l'arrosage très délicat si on se retrouve avec deux substrats aux caractéristiques différentes. Le substrat neuf sèchera très vite et la motte initiale restera humide donc il deviendra presque impossible d'arroser correctement. Et Dieu sait à quel point c'est un aspect important pour cette espèce.
La technique consiste à dégager la surface de la motte en grattant avec une baguette tout le vieux substrat jusqu'à atteindre les premières radicelles. En même temps que l'on gratte, on pulvérise regulièrement de l'eau sous (pas trop forte) pression pour dégager le substat dégradé, les mousses, et les résidus d'engrais.
Quand on arrive aux premières radicelles et aux premiers grains de substrats moins dégradés, on s'arrête et on comble le vide avec du substrat neuf (Pour moi dans les Alpes pour les pins blancs: 50% akadama dure, 25% kiryu et 25% pumice, pour alléger le pot et le budget).
On retrouve ainsi un drainage correct, en évitant les problèmes d'arrosage dûs à la présence de deux substrat différents, et on évite un rempotage hors saison.
Cette technique est très bien détaillée dans plusieurs numéros plus ou moins récents de France bonsaï.
Personnellement j'ai sauvé au moins deux arbres grâce à cette technique. En grattant, outre de la terre noire dans laquelle aucune racine ne poussait, j'ai parfois trouvé du vieux fil de ligature ou des restes de grilles de drainage. Ceci sur des arbres qui vivaient leurs premiers mois en Europe...
Pour le rempotage d'un arbre affaibli, il y a d'ailleurs un excellent article qui détaille cette opération dans le dernier numéro de (encore!) France Bonsai:
Pour résumer en 2015, tu enlèves un maximum de vieux substrat, tu coupes les racines qui tournent autour de la motte et tu découpes quelques parts de gâteaux dans la motte. En y allant peut être un peu moins fort que dans l'article, puisqu'on est pas au Japon quand même.... Tu rajoutes du substrat neuf dans un contenant assez grand et tu restes très vigilant concernant l'arrosage.
Pour le reste du calendrier, je suis d'accord avec ce qui a été dit avant.
Pour les amis du pin blanc, j'ai appris cet automne une information intéressante.
Une amie japonaise à discuté avec le fils de Mr Murata, propriétaire du célèbre jardin d'Omiya Kyukaen.
Ce dernier lui a expliqué qu'il était de plus en plus difficile de cultiver les pins blancs à Omiya car les étés y sont trop chauds depuis quelques années. Ils ont noté que plus les provenances viennent du nord du Japon, plus la difficulté est grande. Donc les pins blancs du mont Azuma sont plus difficiles à cultiver à Omiya que ceux de Nasu, qui sont eux-mêmes plus difficiles que ceux de Shikoku.
Enfin pour le pot, tout à fait d'accord avec Sinalco: pot de culture en terre cuite.
Personnellement, je l'aurais mis dans une caisse en polystyrène pendant deux ou trois ans, mais c'est sûr que c'est moche!