La photo me montre plutôt un arbre fraichement rempoté on dirait, sol brut, nebari recouvert et pot surdimensionné.
Je pense que l'auteur veut sûrement gagner en largeur avec le temps, d'où le choix de pot à peine large avec l'aspect actuel.
En tous cas c'est ce que je ferais sur cet arbre: étirer la longueur des branches, en créant un débordement de chaque côté du pot.
Concernant l'aspect actuel du sol et nebari, je pense que le même arbre deux ou trois ans plus tard dans le même pot doit donner autre chose, une fois la surface du sol ayant pris de la patine (mousse etc)
La tablette me plait moyennement du fait des pieds massifs et surtout courbes, ils auraient été droits et plus légers ça aurait ptêtre été plus sympa, mais des pieds droits auraient aussi donné plus (trop?) de rigueur.
Autre possibilité en conservant de la courbe mais en allégeant un peu en épaisseur.
Les japonais aiment les meubles anciens, chinois souvent, avec du cachet, une histoire et du bois noble, d'ailleurs ils ne sont pas les seuls, je souffre de la même maladie.
J'aime bien quand les objets ont un vécu, et qu'ils ont traversé plus ou moins facilement le temps, j'aime aussi l'idée des objets détournés, tablettes de lit ming ou tablettes à thé de lettrés chinois qui se retrouvent en expo, ou sur ma commode, en attendant le tokonoma...
le rapport plateau-pot me semble correct, la partie fonctionnelle de la tablette étant assez large pour placer le pot correctement, ça laisse à l'oeil l'illusion de surface virtuelle pour laisser l'arbre s'exprimer, surtout pour un arbre calme et "grand" comme celui-là.
j'ai m'impression de voir une sorte de règle se dessiner dans ce qui me plait:
longueur du pot plus deux fois sa hauteur= longueur du PANNEAU central de la tablette.
Hélas, un cadre trop large ou trop étroit, ou l'absence de cadre pour les tablettes au plateau d'un seul tenant vont à l'encontre de cette règle que je crois lire, je pense aussi que la force de la tablette, ou du pot peuvent aller à l'encontre de cette règle qui m'apparait, je pense aussi que la composition florale qui va dans le pot a son rôle à jouer.
Ce rapport ne fonctionne pas dans le sens de la profondeur, étant donné le caractère "rectangulaire" des tablettes anciennes (rapport de 2/3, voire moins, et pots modernes ayant tendance a un rapport de 3/4 voire plus, ca oblige à empièter sur le cadre du plateau devant et derrière, j'ai beaucoup de mal à trouver des pots ou suiban correspondant parfaitement aux tablettes)
Je n'aime pas voir un arbre dépasser de la tablette, à part bien sûr les styles s'y prêtant, ça crée un effet de gouffre pas du tout reposant, et qui va selon moi à l'encontre de ce que peut imager un arbre de plaine.
Je parle ici de la ramification et de la fondaison de l'arbre débordant du meuble, comme si la terre s'etait ravinée autour de la plaine tranquille sur laquelle vit l'arbre.
C'est surtout pour cette raison que j'aime les arbres japonais, car ils sont "bien " exposés selon mon point de vue, avec rarement cet effet de stress.
Celà dit, ca n'est pas toujours le cas, comme des fois des suiseki dans des suiban trop petits, la montagne se retrouve prisionnière d'un univers trop petit.
Pour les conicités inverses, je n'ai pas été choqué.